ACCOUCHEMENT VAGINAL APRÈS UNE CÉSARIENNE : EST-CE POSSIBLE ? 

Vous avez eu une césarienne dans le passé et vous vous demandez si vous pourrez accoucher naturellement lors d’une prochaine grossesse? Le collège national des obstétriciens et gynécologues de France le recommande lorsque les conditions sont favorables. D’ailleurs, parmi toutes les femmes qui tenteront un accouchement vaginal après une césarienne (AVAC), environ 75 % d’entre elles le réussiront.

DES FACTEURS QUI FAVORISENT LA RÉUSSITE
La réussite d’un AVAC dépend de plusieurs conditions. Entre autres :
  • Si vous attendendez un seul bebe et qu’il est en presentabion du sommet (tete en bas),
  • S’il s’agit d’un utêrus avec une seul cicatrice (une seule césarienne antérieurement ),
  • S’il n’existe pas d’autres pathologies materneles, foetales (suspicion de gros bébe)ou placentaires
De plus, plusieurs éléments permettent un déroulement optimal de l’accouchement et diminuent les risques de complications, par exemple :
Être accompagnée et soutenue durant l’accouchement, que ce soit par votre conjoint, une infirmière digne de confiance ou encore par une doula ;
Pratiquer des exercices ou des techniques de relaxation qui favorisent la dilatation du col de l’utérus;
Manger et vous hydrater pour conserver de l’énergie tout au long de l’accouchement; uriner régulièrement pour vous assurer que votre vessie est vide;
Pousser debout, accroupie ou à genoux, bref dans la position où vous vous sentez à l’aise.
DES FACTEURS DÉFAVORABLES
Parfois, des femmes présentent un ou plusieurs facteurs qui viennent minimiser les chances de réussite d’un accouchement naturel. Entre autres, lorsque :
• La césarienne antérieure a été nécessaire dans un contexte de travail prolongé ou si le col de l’utérus ne dilatait pas ou pas suffisamment;
• La femme enceinte souffre d’un problème de santé tel que l’hypertension, le diabète, la prééclampsie et les maladies rénales;
• La tête du fœtus n’est pas engagée même si la grossesse est à terme;

Les grossesses sont rapprochées, soit entre 18 et 24 mois. Dans ces circonstances, il y a peu de chance pour qu’un AVAC soit tenté.

D’autres cas sont pour leur part sans équivoque : Vous avez subi une incision verticale lors d’une précédente césarienne; Vous avez déjà vécu une rupture utérine; Le placenta est mal positionné. Votre gynécologue est la personne la mieux placée pour évaluer votre condition médicale. Soyez assurée que votre santé et celle de votre enfant à naitre seront toujours priorisées.

L’AVAC PRÉSENTE PLUSIEURS AVANTAGES ET INCONVÉNIENTS À VOUS DE FAIRE VOTRE CHOIX
– Avantages
La tentative d’accouchement par voie basse après césarienne est couronnée de succès plus de 8 fois sur 10 cela évite la constitution d’une 2 cicatrice, source de problèmes ultérieurs. Les suites de l’accouchement sont plus simples les taux dinfection, de transfusion sanguine,dhystérectomie (ablation de l’uterus), sont plus faibles que lors d’une nouvelle césarienne. ll en est de même pour la durée du séjour en maternité qui est plus courte. Les nouveaux nés qui naissent par voie basse présentent moins de problèmes respiratoires.
 – Inconvénients
La tentative d’accouchement par voie basse après césarienne n’est toutefois pas totalement dénuée de risques. Une fois sur cinq, la tentative se solde par un échec, imposant la réalisation d’une césarienne en urgence au cours de l’accouchement L’existence d’une cicatrice sur votre utérus expose à un risque de rupture de la cicatrice utérine (1% des cas), ce qui peut entrainer une hemorragie maternelle et beaucoup plus rarement un risque vital pour le bébé (1 cas sur 1 000)
POURQUOI TENTER UN AVAC ?
Planifier une césarienne peut être rassurant pour plusieurs, alors qu’un accouchement vaginal les plonge dans l’inconnu. La rupture utérine peut aussi être inquiétante pour certaines, bien que les risques soient très faibles.
Alors, pourquoi tenter un AVAC malgré tout ?
Le collège national des obstétriciens et gynécologues français recommande fortement l’AVAC puisque les bienfaits associés à l’accouchement vaginal surpassent ceux de la césarienne.
Comment va se dérouler l’accouchement si j’essaie d’accoucher normalement ?
*Le travail sera surveillé attentivement comme pour toute autre patiente
*Une analgésie péridurale est tout à fait possible. La dilatation du col devra être regulière et harmonieuse.
*En cas de stagnation de la dilataion du col de l’uterus, en cas d’anomalie du rythme cardiaque foetal ou au moindre doute sur la cicatrice uterine, le choix d’accoucher par les voies naturelles sera abandonné et une césarienne sera pratiquée.
Je recommande la tentative d’accouchement par les voies naturelles chez les patientes :
1/ Qui ont déjà accouché par les voies naturelles avant ou aprés leur césarienne.
2/ Qui n’ont jamais accouché par les voies naturelles, lorsque toutes les conditions pour envisager un accouchement par voie basse sont réunies, et ceci d’autant plus volontiers que la patiente est jeune et envisage d’autres grossesses par la suite.
Dans la mesure du possible, les médecins tenteront d’éviter une seconde chirurgie. Cependant, votre sécurité et celle de votre bébé seront toujours mises en avant-plan.
Avec votre médecin, discutez bien des avantages et des inconvénients de la césarienne et de l’accouchement vaginal.

Dr Amal Zari
Spécialiste en Gynécologie-Obstétrique
152, Bd Al Qods . Résidence Dar Salwa 2. 1er Etage – Casablanca